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Jean Robert Choquet, un hommage unique

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Il a Montréal tatoué sur le coeur. À 26 ans, il fait partie du groupe qui a fondé le RCM. Quarante deux ans plus tard, il prend sa retraite. Après avoir été le bras droit de Jean Doré comme chef de cabinet, il occupe pendant 7 ans la direction de l’Union des artistes. Il revient à la Ville comme directeur des communications puis, directeur du Service de la culture pour les dix dernières années.

Le 9 février, une foule l’attend au Club Soda pour lui signifier sa reconnaissance. Le maire Coderre est là pour lancer les applaudissements. Un panel de leaders de la communauté culturelle s’apprête à lui rendre hommage.

Quel est le secret de ce leader de l’ombre qui s’est donné comme règle de ne jamais prendre la parole en public ?

Son hommage à Jean Doré, à l’occasion de la cérémonie des funérailles, révèle un homme fidèle à son ami maire dont il admire les qualités « hors normes » et son sens du travail de collaboration qu’il est appelé à mettre en oeuvre.

Son allocution de départ à la retraite, où il expose son parcours de carrière avec générosité et humour, met en valeur ses propres qualités de leader. Avec beaucoup de détachement personnel, sa pratique aura consisté à générer du soutien à un vaste réseau de collaborateurs et de partenaires engagés dans divers projets de réalisation du programme du RCM ou, plus récemment, de la vision de Montréal métropole culturelle.

Si on veut comprendre la vague de reconnaissance qui déferle sur Jean-Robert, c’est de ce côté qu’il faut chercher.

Allocution de Jean-Robert Choquet dans le cadre de l’événement de départ à la retraite le 9 février 2016

Tout a commencé au milieu du siècle dernier. J’ai passé la plus grande partie de mon enfance et le début de mon adolescence dans le Mile-End, sur la rue Saint- Urbain, à quelques portes de l’endroit où habitait Mordecai Richler dix ans plus tôt. Notre propriétaire était d’origine polonaise, nos voisins italiens fabriquaient leur propre vin dans leur logement du 3e étage et il y avait une synagogue en face de notre maison.

Mon père qui, avant la guerre, avait travaillé entre autres à l’hôtel Mont-Royal, à la taverne Toe Blake et à la binerie Mont-Royal et qui officiait désormais à un endroit qui s’appellera beaucoup plus tard les Verres stérilisés, m’amenait le dimanche après-midi surveiller la construction de la place Ville-Marie et de la Place des Arts. Comment savoir que, cinquante ans plus tard, je serais responsable du projet du Quartier des spectacles ?

A la même époque, lorsqu’on me demandait : »Que veux-tu faire quand tu seras grand ? », je répondais : « Je veux être urbaniste ». Je l’avoue, j’avais une idée très sommaire de ce que faisait un urbaniste, mais ce que j’en devinais me plaisait beaucoup...

Comme pour bien d’autres de ma génération, Expo67 a été pour moi comme une deuxième naissance. En plus de la visiter d’un bout à l’autre, j’y ai travaillé jusqu’à la fermeture et je n’exagère même pas en vous disant que je l’ai souvent quittée au petit matin, puisque j’étais une fois sur trois sur le quart de nuit. Par ailleurs, j’ai aussi été membre, pendant deux étés, du local 301. Oui, oui, LE 301...

A la même époque, j’ai vécu mon premier trip culturel, du cinéma Élysée à l’Empire, du théâtre d’Aujourd’hui à l’Égrégore, des Belles-Sœurs à la Nuit de la poésie en passant par l’Ostid’show, sans compter le New Penelope, la Casa et la Hutte suisse...

Comme vous pouvez le constater, avant d’avoir atteint mes vingt ans, même si je n’ai jamais eu beaucoup d’intérêt pour les tatouages, j’étais déjà pas mal tatoué Montréal...

Finalement, je ne suis pas devenu urbaniste. Mais j’ai trouvé un autre moyen de contribuer au développement de Montréal : la politique municipale.

J’ai fait partie, à vingt-quatre ans, du groupe de citoyens qui a fondé le RCM en 1974. Parti municipal qui, au départ, visait surtout à s’assurer qu’il existe une opposition organisée face à l’administration de M. Drapeau, le RCM enregistra, en douze ans, suffisamment de victoires morales et de défaites amères pour acquérir la légitimité et la maturité nécessaires lui permettant de proposer crédiblement aux Montréalais de former l’administration, en 1986.

Au cours des années qui ont précédé cette victoire de 1986, j’étais professionnel au ministère de l’Immigration le jour et conseiller au programme au RCM le soir. Pour le dire autrement, je continuais mon apprentissage de la réalité montréalaise en travaillant avec la communauté haïtienne et les communautés latino-américaines et, simultanément, je coordonnais le contenu des engagements électoraux du RCM pour l’élection à venir.

Parti créé pour s’occuper des besoins de base des Montréalais, comme le logement et le transport, le RCM, en arrivant aux portes du pouvoir, se devait d’avoir également une pensée structurée sur d’autres enjeux, comme l’économie et la culture. C’est Kathleen Verdon qui pilota le dossier culturel, autant avant 86 qu’après, et les orientations dont elle a fait la promotion ont, à mon sens, marqué durablement et pour le mieux, le développement culturel de Montréal.

Pendant les huit années où j’ai été directeur de cabinet du maire Jean Doré, j’ai accompagné du mieux que j’ai pu les élus, conseillers politiques et haut fonctionnaires — très majoritairement des femmes, êtes-vous surpris ? – qui ont réalisé le programme culturel du RCM : triplement du budget du Conseil des arts, création du Service de la culture, actions en appui aux bibliothèques, aux maisons de la culture, aux festivals, à l’art public et au design.

Je profite de l’occasion pour saluer la présence ce soir de plusieurs élus et collègues de cette époque.

Mais ce n’est qu’après 1994, dans le cadre d’un séjour de sept ans comme directeur général de l’Union des artistes, que je me suis véritablement plongé dans l’univers artistique et culturel. Toutefois, j’ai bien failli ne pas m’y rendre.

Il faut avoir vécu les affres de se trouver un nouvel emploi après une défaite électorale pour réaliser à quel point le téléphone ne sonne plus. A mon grand étonnement, j’avais réussi à faire partie de la liste courte de trois candidats finalistes au poste de directeur général de l’Association des centres d’accueil du Québec, qu’on appelle maintenant les CHSLD. Dieu merci, les administrateurs de l’Association ont fait preuve de bon sens en ne retenant finalement pas ma candidature, ce qui m’a amené à l’UDA par la suite.

L’UDA a été pour moi une école extraordinaire et je ne peux que remercier les deux présidents avec qui j’ai travaillé : le regretté Serge Turgeon ainsi que Pierre Curzi, pour la confiance qu’ils m’ont manifestée du premier au dernier jour. En plus de nombreux projets internes, nous avons lancé pendant cette période la Caisse d’économie de la culture et le Fonds d’investissement de la culture et des communications, deux institutions qui ont contribué et contribuent encore au développement culturel de Montréal et du Québec.

Pendant cette période à l’UDA, j’ai accepté une invitation à faire partie d’un collectif qui réfléchissait aux enjeux culturels de Montréal. Nommé le Groupe Montréal culture, il réunissait notamment Gaétan Morency, Simon Brault, Charles-Mathieu Brunelle, Dinu Bumbaru, Michel Labrecque et Rachel Laperrière. Par les forums annuels qu’il a organisés, le Groupe Montréal culture a jeté les bases de ce qui est devenu en 2002 Culture Montréal.

De manière complémentaire à mon travail à l’UDA, ces partenaires, en partageant leur longue expérience des enjeux culturels, m’ont permis d’accélérer et d’enrichir ma propre réflexion sur ces questions.

De retour à la Ville en janvier 2002 à la Direction des communications et bientôt plongé dans la marmite du processus fusion/défusion, Rachel Laperrière me recrute deux ans plus tard pour la remplacer à la Culture. Elle inaugure mon nouveau mandat en m’enfermant pendant deux mois dans un bureau pour terminer la rédaction du premier jet de la future politique culturelle de la Ville.

« Enfermer » est bien sûr un peu exagéré, car j’ai rarement rencontré autant de monde que pendant ces deux mois. Nous nous retrouvons donc il y a dix ans, au cours de l’automne 2005, et Montréal a dorénavant sa politique culturelle.

Comme la plupart d’entre vous connaissez bien ce qui s’est passé depuis dix ans, je vais maintenant quitter le style narratif et vous présenter brièvement quelques réflexions sur l’action culturelle de Montréal depuis une dizaine d’années.

Quand j’ai demandé à Rachel, en 2004, quel devrait être le titre de la politique culturelle de Montréal, elle m’a répondu à la Rachel, du tac au tac : « Montréal, métropole culturelle ». Rachel avait deux ans d’avance sur moi et sa conclusion était claire.

Comme ce titre a coiffé notre politique de 2005 et qu’il nous accompagne depuis, nous avons eu amplement le temps d’en évaluer la pertinence et d’écouter les critiques. Si, en 2005, nous écrivions : « Montréal, métropole culturelle, déjà une réalité, toujours un projet », je crois qu’on pourrait maintenant écrire : « de moins en moins un projet, de plus en plus une réalité ».

New-York, Paris et Londres ne sont pas des métropoles culturelles : ce sont des mégapoles culturelles. elles sont donc hors-concours. Mais à ces quelques exceptions près, Montréal est dans le peloton de tête des métropoles culturelles, pas seulement pour ce qu’elle est déjà, mais pour ce qu’elle est en train de devenir.

Le buzz à-propos de Montréal est fortement perceptible à l’étranger. La bonne nouvelle, c’est que maintenant, les Montréalais, incluant les milieux culturels, et même les journalistes, prennent de plus en plus conscience de la force et de la séduction de la marque Montréal à l’échelle internationale.

Comment une petite ville comme la nôtre, métropole d’une société minoritaire au Canada et en Amérique du Nord, peut-elle prétendre jouer dans la cour des grands ?

L’explication se décline ainsi : la puissance créative et l’originalité de ses artistes, l’imagination et la détermination de ses entrepreneurs culturels et l’ouverture de ses citoyens. Mais rien ne nous est donné.

Dans une société comme la nôtre, le rôle culturel de l’État, québécois comme canadien, est considérable et se décline de plusieurs façons. Inutile ici d’élaborer là-dessus. De la même manière, le rôle du secteur privé est également primordial. Même s’il reste beaucoup de travail à accomplir, les interventions du monde des affaires ont substantiellement progressé au cours des dernières années.

Alors, quel est le rôle de la Ville, dont le budget est par définition plus restreint, qui ne vote pas de lois, qui ne distribue pas de crédits d’impôt ?

Au début de mon mandat, au Service de la culture, en 2004, Simon Brault m’a expliqué quelque chose que je n’ai jamais oublié. L’Administration de la Ville de Montréal étant le niveau public le plus près des citoyens, pourquoi le Québec, le Canada et le secteur privé considéreraient-ils sérieusement un projet qui n’a pas d’abord obtenu un appui de la Ville ou qui ne semble pas vraiment l’intéresser ?

C’est pour cette raison que le Conseil des arts de Montréal, malgré son budget plus réduit que celui des autres conseils des arts, est si important pour le milieu artistique montréalais : parce qu’il repère le talent, qu’il prend au sérieux les nouvelles initiatives même embryonnaires, qu’il verse souvent la première subvention, celle qui déclenche un processus plus global.

C’est pour cette raison que le réseau Accès culture fait intégralement partie de l’écosystème culturel montréalais, en donnant à de nombreux jeunes artistes professionnels une chance de se faire valoir dans une programmation diversifiée qui comprend aussi des artistes dont la renommée est déjà établie.

C’est pour cette raison que le Bureau du design se décarcasse pour donner une première chance aux jeunes designers. Idem pour le Bureau d’art public pour les artistes visuels.

Plus globalement, c’est pour cette raison que le Service de la culture, avec l’appui de tous ses partenaires municipaux, est constamment à l’affût de la manière d’aider, d’appuyer, de stimuler les projets et les besoins des citoyens, et plus particulièrement des créateurs et des entrepreneurs culturels montréalais.

On dit souvent que ça prend toute une vie à un individu pour comprendre qui il est. Je crois que c’est la même chose pour une ville, qui est essentiellement un regroupement d’individus. Comme une personne, une ville a des identités multiples : ville de développement durable, ville de transport collectif, grande ville sportive, ville de biodiversité, ville de vélo, ville du vivre-ensemble, ville refuge, ville de paix. Toutes ces identités collent bien à Montréal et nous en sommes fiers.

Ma question est simplement : quel est l’ADN de Montréal ? Quelle est sa signature ? Ma conviction profonde est que ce titre de métropole culturelle – au sens large, qui inclut l’histoire, le patrimoine, les arts, le dialogue interculturel, l’économie de la culture, le design et l’aménagement urbain qui les accompagne – constitue à la fois l’ADN de Montréal et une bonne partie de son avenir.

Et que cette signature est le meilleur argument pour attirer chez nous étudiants, immigrants, touristes et investisseurs, et encore plus pour permettre à nos concitoyens, jour après jour, de s’y épanouir durablement.

Avant de conclure, permettez-moi quelques remerciements.

Aux autorités politiques et administratives de la Ville, tout d’abord. Tous les maires, élus municipaux, conseillers politiques, directeurs généraux et directeurs généraux adjoints et associés ont contribué, chacun à leur manière, au succès de Montréal, métropole culturelle depuis une dizaine d’années et s’y sont associés avec fierté.

Il s’est dit et écrit bien des choses sur les difficultés que Montréal a traversées depuis le début de ce siècle. Mais en voici une que Montréal n’a pas vécue : la remise en question de l’importance de la culture dans le développement urbain et, en complément, une certaine démagogie, que nous connaissons dans d’autres villes, lorsqu’il est question d’art, de patrimoine et de culture. Au contraire, au Conseil municipal comme d’ailleurs à l’Assemblée nationale, les enjeux culturels font généralement consensus et les élus d’opposition demandent qu’on en fasse plus, pas qu’on en fasse moins.

A mes collègues des services centraux. Dans une administration municipale, la Culture peut donner l’impression d’une bibite un peu spéciale, dont l’utilité se manifeste surtout lorsque les projets tirent à leur fin. Pour vous donner une idée à quel point les choses ont changé, mon collègue Claude Carette, responsable de la voirie et des transports, m’a rencontré il y a quelques mois pour me proposer d’examiner non seulement les projets de transport qui sont en début de réalisation, mais également ceux qui sont en planification sur un horizon de cinq à dix ans dans le but de voir ensemble comment on pourrait les améliorer, les embellir , par des interventions culturelles.

A mes collègues des arrondissements. A la Ville, la quasi-totalité des juridictions culturelles relèvent des autorités locales. Nous avons pourtant réussi à faire fonctionner nos réseaux de bibliothèques, de lieux de diffusion et de loisir culturel, sans compter plein d’autres dossiers, en art public, en patrimoine, événements de toute nature, dans une grande harmonie, à cause de la qualité remarquable de collaboration qui s’est établie et qui s’est maintenue entre nous depuis la création de la nouvelle ville.

A tous mes collègues du Service de la culture. Chers amis, nous avons tellement vécu ensemble d’épisodes et d’aventures variées que nous pourrions écrire un livre... mais nous ne l’écrirons pas !

Je me rappelle tout de même d’épisodes stratégiques, comme Montréal, capitale mondiale du livre, surréalistes, comme le bal des chenillettes pendant la Nuit blanche 2006, mobilisateurs, comme la création du réseau Accès culture, exaltants, comme le Rendez-vous Montréal, métropole culturelle au Palais des congrès, excitants, comme l’inauguration de la place des Festivals, stressants, comme les deux spectacles de U2 à l’hippodrome, rocambolesques, comme la saga de la collection de voitures anciennes de Monsieur Demers, irrésistibles, comme le festival Montréal joue, émouvants, comme le 40e anniversaire de l’incendie du café Blue Bird, inspirants, comme le projet Avoir vingt ans en 2015 et finalement grandioses, comme le spectacle du cirque Éloize, pendant la journée de Montréal à l’exposition universelle de Shanghai et la mise en lumière par Moment Factory de la Sagrada Familia, à Barcelone.

J’aurai encore l’occasion, d’ici le 4 mars, de vous dire à quel point je vous apprécie, à quel point vous faites honneur à la Ville, à quel point aussi vous devez poursuivre vos efforts.

Je veux aussi, cela va de soi, m’adresser à mes amis et partenaires des milieux culturels, qui vous êtes déplacés pour cette occasion.

Vous êtes sans doute la principale raison pour laquelle j’ai fait autant d’heures supplémentaires depuis dix ans. Je tenais absolument à vous connaître, à visiter vos lieux de travail, à bien comprendre les défis auxquels vous êtes confrontés, même lorsque la réponse ne pouvait venir de la Ville. Pour moi, il va de soi qu’une Ville doit agir ainsi, si la signature « métropole culturelle » a un sens. Le temps passé avec chacun d’entre vous a été instructif et passionnant. Chacun à votre manière, vous êtes des entrepreneurs ; vous en avez la mentalité et les réflexes. Et vous avez Montréal gravée sur le cœur. Avec vous, l’avenir culturel de Montréal est entre bonnes mains.

Finalement, je veux aussi dire un mot de remerciement très spécial à ma conjointe Nicole, avec qui je débute une vingt-cinquième année de vie commune. À notre modeste échelle, nos vies professionnelles ont été plutôt mouvementées, alors qu’il y a peu de choses à raconter sur nos vies personnelles, puisque nous sommes toujours en amour après toutes ces années. Chose certaine, nous devrions maintenant pouvoir trouver le temps de nous marier...

Je veux conclure brièvement cette trop longue allocution. Votre présence ce soir me fait chaud au cœur et les souvenirs de cette soirée m’habiteront pour les années à venir. Mais je crois aussi que vous êtes venus ce soir pour exprimer que vous avez apprécié le leadership que la Ville a assumé depuis le début de ce siècle en matière culturelle.

Même si j’ai aimé passionnément ce travail, mon horloge biologique m’indique que je dois ralentir la cadence, ne pas garder tout le plaisir pour moi et en laisser à la personne qui me succédera. Mais au-delà de mon cas personnel, il n’y a aucune raison de ralentir la cadence, au moment où nous avons un maire qui est d’attaque, au moment où nous comprenons de plus en plus où nous devons aller. Le plus beau cadeau que nous pouvons faire à nos concitoyens et à nous- mêmes est de poursuivre et d’accentuer cet élan.

Merci et bonne route !

Jean-Robert Choquet 9 février 2016.

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