Modernisation de la démocratie municipale au Québec
Le legs partagé de Jean Doré et de Jean-Paul L’Allier
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Jean Doré, maire de la métropole de 1986 à 1994 et Jean-Paul L’Allier, maire de la capitale du Québec de 1989 à 2005, morts à 6 mois d’intervalle, ont réalisé la modernisation de la démocratie municipale au Québec.
Les citations de Jean-Paul L’Allier sont tirées de son hommage à Jean Doré enregistré sur vidéo. |
À l’occasion des funérailles de Jean Doré, Jean-Paul L’Allier à livré un hommage éloquent, à l’homme, mais surtout, aux valeurs et à la vision de la démocratie municipale qu’ils ont partagées et incarnées au cours de leur vie politique. Avec le décès de Jean Paul L’Allier, cette prise de parole prend le poids historique d’un legs à la population québécoise par deux maires qui, en s’appuyant mutuellement, ont relevé le défi de mettre le citoyen au centre de leur démarche politique.
Laissant à d’autres le soin de rappeler les réalisations de Jean Doré, il se prononce sur « le legs le plus important qu’il a fait à sa ville, au monde municipal, au Québec, au Canada… son legs, c’est d’avoir retracé, retrouvé, ou tracé les voies de la démocratie municipale. » Cette vision de la démocratie repose sur le contact quotidien avec le citoyen. « La démocratie municipale suppose que les élus ont d’abord choisi d’aimer profondément les hommes et les femmes de leur ville. C’est mon expérience du monde municipal. »
Rejetant les critiques des partis municipaux, il fait un lien entre son parti, le Rassemblement populaire de Québec, « qui est un peu né du sien » et le Rassemblement des citoyens de Montréal de Jean Doré. « Ces deux partis se sont regroupés autour de valeurs profondes de démocratie ». Partant de groupes motivés à élargir le cercle et à poursuivre la discussion sur une vision d’avenir inclusive et représentative des intérêts citoyens, ils ont joué un rôle essentiel pour convaincre et bâtir une relation de confiance entre les élus et la population. « Les chemins de la démocratie sont multiples, ils sont les seuls qui conduisent vers l’avenir, j’en suis convaincu. »
Aussi, dans son hommage à Jean Doré, il y a cette valeur fondamentale : « Il a choisi le leadership plutôt que l’autorité ». Pour lui, l’autorité est la voie de la facilité. On ne peut pas administrer une ville comme on gère un commerce.
« Ça devient passionnant de faire de la politique de cette façon ». Cette passion l’a animé au cours de quatre mandats successifs. C’est avec générosité qu’il s’est appliqué, par la suite, à partager une expérience qui lui a valu le respect et la reconnaissance du monde municipal au Québec.
Si Jean Doré a ouvert la voie de la modernisation de la démocratie municipale au Québec, Jean-Paul L’Allier a fait la démonstration que c’est la voie du développement durable. Toute personne intéressée à participer à la valorisation de sa collectivité devrait s’inspirer de ses propos.
Christiane Sauvé, veuve de Jean Doré, recevait dernièrement le prix Jean-Paul l’Allier de l’Ordre des urbanistes du Québec adressé à Jean Doré à titre posthume en présence de M. L’Allier. Le 8 janvier 2016, en visite à la chapelle ardente à Québec en compagnie d’ex-élus du RCM (Léa Cousineau, André Lavallée et Hubert Simard), elle transmettait l’hommage suivant à Annie Morin du journal Le Soleil [1] : « … son mari considérait M. L’Allier comme “son mentor, son inspiration, son soutien”. “Ils étaient de la même famille politique”, a-t-elle insisté, référant à leur penchant pour la démocratie et l’urbanisme. »
C’est un juste retour des choses de considérer que le tandem des maires Doré et l’Allier de la métropole et de la capitale ont réalisé, en appui sur les fondations du RCM et du RPQ, la révolution tranquille de la modernisation de la démocratie municipale au Québec.
Hubert Simard
Conseiller municipal RCM 1982-1994