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Métamorphose du Conseil des arts de la Communauté urbaine de Montréal

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La métamorphose du CACUM

par Pierre MacDuff, directeur général du Conseil québécois du théâtre

Ce texte, qui traite de l’augmentation de budget et du changement de composition du Conseil des arts de la Communauté urbaine de Montréal, a été publié par le Conseil québécois du théâtre en octobre 1989.

Vous en souvenez-vous, c’était il n’y a pas si longtemps, de fait, juste avant les dernières élections municipales de Montréal. Le Conseil québécois du théâtre en était à ses premiers pas et l’une de ses activités les plus accaparantes ― et des plus déprimantes ― consistait à organiser des délégations d’artistes, lesquelles se rendaient à l’Hôtel de Ville de Montréal, faire de la figuration. À l’époque, vous en souvient-il ?, les simples mortels n’avaient pas le droit de prendre la parole lors des séances du conseil mais tout juste celui de s’agglutiner muettement dans l’un des deux jubés, avec la presse ―l’autre étant réservé aux fonctionnaires municipaux.

L’ère de la dérision

Le CQT apparaissait régulièrement lors des séances du conseil pour entendre la réponse faite aux demandes du RCM, alors à l’opposition, relativement à une augmentation du budget du Conseil des arts de la CUM. Invariablement, Yvon Lamarre défendait le statu quo, c’est à dire la misère pour les arts : à l’époque, le budget du CACUM, on s’en souviendra, était dérisoire : quelque 2 millions de dollars et des poussières (environ ¼ de 1% du budget de la CUM). C’était l’époque où la Ville de Montréal retirait plus en taxes d’amusement provenant du théâtre que sa propre contribution, à ce chapitre, au budget du CACUM.

Budget dérisoire, discours dérisoire (il faut avoir entendu Jean Drapeau, en séance du conseil, s’opposer à une augmentation du budget du CACUM et l’avoir entendu parler de sa conception de la vie culturelle de Montréal et du rôle du CACUM ; gestion dérisoire : un conseil des arts composé presque exclusivement de notables, apparemment plus disposés à s’immiscer dans les affaires internes des (rares) organismes qu’ils soutenaient chichement qu’à actualiser leur vision d’une vie culturelle montréalaise en mutation (l’opprobre de ce conseil qui, quelques années auparavant, exigeait de lire les textes des créations avant de décider si les programmations en cause méritaient d’être subventionnées).

L’ère du changement

En novembre 1986, le RCM arrive au pouvoir avec, entre autres engagements, l’atteinte d’un pour cent (1 %) du budget de la CUM au Conseil des arts d’ici 1989, ainsi qu’une révision en profondeur de son fonctionnement.

Quatre ans après son entrée en fonction, l’administration RCM a, en ce qui concerne le CACUM, livré la marchandise. Dans la prochaine édition de l’Aide-Mémoire, nous traiterons de façon plus détaillée des politiques mises de l’avant par le CACUM. Pour l’instant, on retiendra l’effort financier fait par la CUM, à l’instigation de Montréal, et en vertu duquel le budget du CACUM a connu chaque année une augmentation moyenne de 1,5 million, pour atteindre, en 1989-90, la somme totale de 7,9 millions. Ce budget correspond à huit dixièmes de 1 % du budget de la CUM. De toutes les instances publiques qui soutiennent les arts, la CUM est donc celle qui se rapproche le plus du seuil minimal tant souhaité du 1 %. Il faut en être redevable à la Ville de Montréal qui a fait montre de beaucoup de persuasion et de leadership dans ce dossier. Peut-être l’an prochain sera-t-il celui du 1% ?

Un autre changement radical est celui de la composition du CACUM. À la suite des recommandations du groupe conseil mis sur pied pour se pencher sur le rôle et l’avenir du CACUM, et à la suite de la consultation publique menée par celui-ci, il était recommandé que les artistes soient davantage présents au conseil des arts. Par la suite, lors du renouvellement des membres du CACUM, les organismes culturels ont été
invités à soumettre le nom de personnes qu’ils estimaient aptes à y siéger.

À notre vive satisfaction, les noms de deux personnes suggérés par le CQT (Jean-Luc Bastien) et par Théâtres Unis Enfance Jeunesse -TUEJ (Gilbert David) ont été retenus. À notre satisfaction plus vive encore, sur les 22 membres du CACUM, 12 sont directement issus du milieu des arts !

Des mutations en profondeur sont donc possibles lorsqu’il y a une volonté politique réelle de changement… et lorsque la détermination des milieux artistiques s’est faite sentir de façon suffisamment pressante. Pour l’instant, même si de nombreuses questions restent à régler en ce qui concerne les politiques culturelles montréalaises, il y a tout de même lieu de se réjouir du rattrapage effectué et de l’ouverture de la Ville à l’endroit d’une meilleure reconnaissance de l’importance des arts.

Texte publié dans le bulletin d’information Aide-Mémoire du Conseil québécois du théâtre

Volume 5, numéro 3, octobre 1989

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