John Gardiner, membre du Comité exécutif 1986-1994
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Né le 11 mars 1944, John est décédé paisiblement à Ottawa le 16 septembre, après une longue lutte contre le diabète et problèmes de santé connexes.
Professeur d’histoire, organisateur de logement communautaire, commissaire scolaire, conseiller municipal du RCM et membre du comité exécutif – John a eu une vie professionnelle riche et productive à Montréal, toujours à la recherche de progrès.
John a été un pilier du RCM et un compagnon de route pour plusieurs d’entre nous. Nous avons été plusieurs à converger vers Ottawa pour lui rendre hommage.
The Gazette - Obituary : Former city councillor John Gardiner remembered as bridge-builder - Marian Scott
The Gazette - John Gardiner : from wild-eyed radical to developers’ ally - Marian Scott - First published on Oct. 27, 1990.
Hommages
André Lavallée
Montréal - comme plusieurs anciens collègues, j’ai appris ce matin avec tristesse le décès de John Gardiner, un des fondateurs et premiers conseillers élus du RCM en 1974 ; membre très influent de l’équipe, de Jean Doré et du comité exécutif de la ville de 1986 à 1994. Un homme de principes, un militant progressiste et un travailleur acharné. Le Montréal d’aujourd’hui lui doit beaucoup ! Respect !
Message d’André Lavallée sur FaceBook
James McGregor
J’ai rencontré John en 1973, à la campagne du RCM. J’ai fait partie des gens qui ont créé le RCM. J’étais plus jeune, j’ai vécu la période du parti où c’était très vibrant, de 1973 à 1978. Ensuite, je suis parti faire d’autres choses. Je l’ai retrouvé encore en 1986 où j’ai dirigé sa campagne à l’hôtel-de-ville avec l’aide de plusieurs autres personnes présentes ici. J’ai toujours été un collègue et un ami. J’ai commencé plus comme collègue et j’ai fini plus comme ami. Une des choses dont je me souviens de John, c’est qu’il aimait une bonne bataille… de nature intellectuelle. Je suis parti de hôtel-de-ville en 1989. Je suis parti en voyage, j’ai beaucoup voyagé dans les années 90 et j’ai retrouvé John à la fin des années 90. Durant cette période là, John est venu nous visiter au Zimbabwe. On a voyagé ensemble. Puis il a déménagé à Ottawa où il a eu le bonheur de s’installer à proximité de son fils et de sa famille. J’aimerais souligner à quel point Tim et sa conjointe ont bien pris soin de John, particulièrement dans les dernières années et je les félicite.
Merci
Robert Cohen
J’ai connu John comme un ami et un collègue et je l’ai bien apprécié avant qu’il devienne M. Gardiner. Quand je l’ai rencontré en 1979, il avait la réputation d’être un hippie, beaucoup d’énergie, d’intelligence et de charisme. Il a été un conseiller local qui s’exprimait avec force sur les enjeux locaux et il était apprécié par bien des gens dans le quartier. On a été de très bons amis, à la fois sur le plan personnel et sur le plan du travail. Quand l’un ou l’autre avait besoin de conseils on se rendait disponible.
Ça a commencé avec le projet d’habitation de Milton-Parc, le plus important projet d’habitation à l’époque. Un projet de rénovation urbaine de 600 unités d’habitation au coeur du centre-ville de Montréal avec l’objectif de conserver à la fois le tissu social et et physique du quartier. On a constitué 20 coopératives et autres groupes d’habitations à but non lucratif et on a rénové toutes les propriétés. Il y avait aussi bien des maisons de chambres, des maisons d’appartements, unifamiliales ou duplex.
John faisait partie de l’équipe d’administration qui devait composer avec la stratégie d’ensemble sur un projet tel qu’il n’en avait jamais eu auparavant à cette échelle. Il travaillait avec les résidents du quartier. Il a pris en charge la formation à la gestion de coopératives. Il a coordonné les relations entre les architectes et les résidents des coopératives, les autres professionnels, les agences de financement gouvernementales, les banques et les entreprises de construction.
En 1982, John est retourné à la vie politique et au conseil municipal pour un deuxième mandat. Je suis la personne qui prend le crédit pour lui avoir conseillé d’abandonner la barbe, les sandales et l’allure hippie. Il m’a montré le nouvel habit qu’il a acheté quelques jours plus tard. Il a occupé des positions stratégiques à l’intérieur du RCM, le parti politique de l’opposition qui a pris le pouvoir en 1986. En 1986, le RCM a pris la majorité au conseil municipal et, sous la direction du maire Jean Doré, John a siégé au comité exécutif avec la responsabilité des dossiers de l’urbanisme et de l’habitation. Les rôles ont été inversés parce qu’il est devenu mon patron politique.
Quand il était responsable de l’habitation au comité exécutif, je veux partager ça avec vous, j’ai pu découvrir et confirmer les valeurs de John et les principes qui le guidaient. Par ses directives et parmi le grand nombre d’interventions qu’il a pu faire, il s’est assuré de la conservation des maisons de chambres dans Montréal. L’administration précédente voulait les éliminer. Elles ont pu être conservées, rénovées et rendues sécuritaires alors qu’auparavant il y avait régulièrement des incendies 2 à 3 fois par année avec de la mortalité parmi les chambreurs. Ça faisait la manchette des journaux à tous les 6 mois. Il a mis en place un programme de rénovation qui prenait en charge 90% des coûts et qui était accessible aux organismes sans but lucratif et aux propriétaires privés. Toutes les maisons de chambre ont rapidement été mises à niveau.
Par des discussions que j’avais avec lui à l’époque, j’ai découvert un homme qui, à l’enfance, a éprouvé le stress des problèmes financiers pour garder sa famille ensemble. Il a fait le voeu de faire de son mieux pour aider les personnes qui ont besoin de sécurité et d’un abri dont elles n’avaient pas les moyens de se procurer. C’est ce qu’il a fait avec le programme des maisons de chambre.
La Ville de Montréal a mis sur pied la Société d’habitation et de développement de Montréal et, sous le mandat de John, j’ai été appelé à prendre en charge la direction de l’organisme. John était le responsable politique de la SHDM devant le conseil municipal. Avec son appui inconditionnel, nous avons acheté et rénové 3 500 propriétés résidentielles dans les secteurs défavorisés et délabrés de la ville. Nous avons transféré les propriétés à des coopératives san but lucratif pour la prise en charge de leur gestion. C’était un investissement considérable pour la ville à une époque où le gouvernement se retirait des programmes d’habitation.
Nous avons pris notre expérience de Milton Parc et nous l’avons mis à profit pour intervenir dans les quartiers où la pénurie de logement abordable de qualité se faisait sentir. Nous avons initié le projet Faubourg-Québec, un projet pour des ménages à faibles et moyens revenus qui répond aux besoins de 1500 ménages dans l’Est de Montréal.
Nous avons été partenaires dans le projet de redéveloppement du Centre mondial de commerce, un ensemble immobilier spectaculaire traversé par une allée piétonnière, qui a été le premier investissement dans le secteur du quartier international.
John était un politicien, il était sociable, charismatique, il savait ce qu’il voulait, il pouvait analyser des situations complexes et il possédait l’art de la synthèse et de la simplification des enjeux qui doivent découler de son expérience de professeur d’histoire.
Les médias adoraient ses clips de 15 secondes et il adorait les livrer. The gazette, dans les derniers jours a titré que John a été un bâtisseur de ponts entre les anglophones et les francophones, les modérés et les radicaux. Je ne suis pas aussi sur entre les modérés et les radicaux, mais je suis certain pour ce qui est des ponts entre francophones et anglophones.
Quand il a été choisi pour un deuxième mandat, il a reçu un appui massif des résidents de Milton-Parc où il a travaillé avec nous.
Là où on vit à Montréal ses nombreux amis se rappelleront de lui et de son amitié.
À votre famille, nos sincères condoléances. Vous devez être très fiers de John.
Hubert Simard
J’ai été un collègue de John au conseil municipal à la Ville de Montréal, son conseiller associé et un ami sur une période d’une vingtaine d’années entre 1974 et 1994.
Je suis accompagné ici d’un certain nombre de personnes qui proviennent de cet environnement politique et administratif à la Ville de Montréal. J’aimerais souligner leur présence, parce que c’est dans l’estime de John qu’on se retrouve ici à Ottawa. Joseph Biello et André Lavallée qui ont été sur le comité exécutif de la ville avec John, également, Martine Blanc, André Berthelet et Sam Boskey qui ont siégé au conseil municipal. Des amis, Barbara McCreary, Lison Chevrefils, Marie Bélanger, ma conjointe, Georges Bonhomme, Pyun Jin Bak et Richard Phaneuf.
Nos destins se sont croisés à cette époque là dans la grande aventure de la prise du pouvoir de l’administration montréalaise. C’était vraiment une grande aventure cette idée d’aller chercher le pouvoir à la Ville de Montréal pour réaliser un programme progressiste. Beaucoup ont adhéré au mouvement, quelques-uns l’ont créé de toute pièce en façonnant une vision progressiste de Montréal.
John a été un pilier du RCM. Comme on le disait, formé à la discipline de l’histoire, il s’est donné des bases solides pour comprendre et enseigner comment les sociétés évoluent et transforment leurs institutions en cours de route. Mais, John était fondamentalement un homme d’action. Il avait besoin de prendre part aux grands mouvements sociaux de son époque.
Il n’a pas courtisé le pouvoir en place. Il a commencé au bas de l’échelle. En résistant et en confrontant le pouvoir dominant dans des situations où le quartier, notamment Milton-Parc était menacé de destruction. Ça a été son premier grand champ de bataille. Son rôle de coordonnateur de projets à la revitalisation de 600 unités d’habitation dans Milton-Parc lui a donné la crédibilité nécessaire pour viser plus haut et plus loin.
Profondément inspiré par les principes démocratiques, John était néanmoins un conquérant. Il fallait une volonté et un engagement à long terme pour former une équipe gagnante. Donc, d’abord élu en 1974 dans l’opposition, défait en 1978, il revient en force en 1982. C’est à lui qu’on a donné le leadership du caucus à l’époque. Il a su se faire respecter de tous, même à la suite de dissidences éprouvantes.
C’est en 1986, avec la victoire du RCM, que John a eu l’occasion de mettre à contribution ses talents de leader de l’administration municipale. Jean Doré a donné à John la tâche de diriger la grande réforme de l’aménagement du territoire. Au delà des dossiers ponctuels de l’urbanisme et de l’habitation, c’est à une véritable réforme que John s’est attaqué en associant la consultation publique aux premiers plans d’urbanisme de chacun des arrondissements.
Avec un pragmatisme constant il s’est appliqué à réaliser le programme du RCM en s’appuyant sur un vaste réseau de compétences. Il a réussi un virage respecté aussi bien par les communautés locales que par les communautés d’affaires. La communauté montréalaise lui doit beaucoup.
John était aussi un ami. Nous avons été privilégiés de partager avec lui des bons moments en dehors du travail.
John, tu es un modèle d’action civique et j’aimerais qu’on se souvienne de toi dans ce sens, qu’on ait la mémoire du travail que tu as fait et du modèle que tu nous a donné en cours de route. Tu resteras toujours présent dans notre mémoire.
Merci
Les textes de James McGregor, Robert Cohen et Hubert Simard ont été transcrits et traduits par Hubert Simard à partir de cette vidéo d’André Lavallée enregistrée sur son téléphone. |
Avis de décès publié sur La Presse
Gardiner, John S. H.
Ottawa
1944 - 2015
Né le 11 mars 1944, John est décédé paisiblement à Ottawa le 16 septembre, après une longue lutte contre le diabète et problèmes de santé connexes.
Professeur d’histoire, organisateur de logement communautaire, commissaire scolaire, conseiller municipal du RCM et membre du comité exécutif – John a eu une vie professionnelle riche et productive à Montréal, toujours à la recherche de progrès.
Il était le père de Timothy (Catherine), le grand-père de leurs enfants Mia et Olivia, le frère de Joanne (Gerry), Edward (Connie), Roslyn (Richard), David (Vicki), Deborah (Glen) et Cheryl (Bill). Il a été précédé par son frère Douglas. Ami de longue vie de Shirley Pettifer, John laisse aussi derrière lui de nombreux neveux et nièces, amis, collègues et de bons souvenirs.
Une célébration de la vie de John aura lieu le dimanche 27 septembre au cimetière Beechwood à Ottawa.
Cimetière Beechwood
280, avenue Beechwood, Ottawa (Ontario) K1M 8E2
27 septembre 2015
14 h à 16 h