Le Rassemblement des citoyens et citoyennes de Montréal - RCM - 40 ans plus tard
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Jacqueline Bordeleau, membre du C.E et responsable des Travaux publics 1986-1990

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Jacqueline Bordereau fait partie des femmes qui ont marqué l’histoire du conseil municipal de la Ville de Montréal

Élue en 1986 au moment de la prise du pouvoir par le RCM, elle est invitée par le maire Jean Doré à siéger sur le premier comité exécutif paritaire hommes /femmes de l’histoire de la Ville de Montréal.

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Les membres du Comité exécutif : Jacqueline Bordeleau, le maire Jean Doré, Kathleen Verdon, Robert Perreault, le président Michael Fainstat, Léa Cousineau et John Gardiner, 1986, VM94-P0377-001A

Au revoir Jacqueline

Texte de Richard Brunelle

En 1986, au début du premier mandat de l’administration RCM à Montréal, Jean Doré avait nommé Jacqueline au comité exécutif de la Ville, et il lui avait confié deux dossiers majeurs, dont celui des travaux publics. Ayant eu le privilège d’assumer à mon tour la responsabilité de ce même dossier entre 1990 et 1994, j’ai pu mesurer l’ampleur du travail que Jacqueline y a accompli.

Au moment où elle a occupé ses nouvelles fonctions, le Service des travaux publics regroupait à la fois la voirie, les infrastructures souterraines, les espaces verts, la gestion des déchets, le déneigement et les équipements scientifiques, dont le Jardin botanique. C’était de loin le service le plus important de la Ville, et l’éventail de ses activités touchait le quotidien des Montréalais de multiples façons. Le défi de Jacqueline, c’était de contribuer à amener ce service à prendre davantage en compte les attentes des citoyens, de même que les préoccupations environnementales qui se manifestaient alors de plus en plus. Travailleuse acharnée, elle s’est attelée à cette tâche de façon brillante, avec constance et persévérance, tout en développant une relation de confiance avec les services municipaux concernés. C’est elle qui, avec l’appui de Jean et des membres du comité exécutif de la Ville, a lancé quelques-unes des initiatives qui ont constitué en quelque sorte la marque de commerce de l’administration RCM.

Par exemple, elle a su convaincre les services municipaux d’augmenter à 10 000 le rythme annuel de plantation d’arbres à Montréal, en priorisant les quartiers anciens. Avant 1986, ceux-ci avaient perdu pour diverses raisons la majorité des arbres de rue. Un rattrapage urgent s’imposait. En portant à 10 000 le nombre d’arbres plantés chaque année, on pouvait enfin commencer ce rattrapage, qui s’est poursuivi par la suite. Trente ans plus tard, le résultat est spectaculaire, et la qualité de vie des résidents des quartiers concernés s’en trouve de beaucoup améliorée.

De même, à l’époque, la plupart des ruelles montréalaises n’étaient pas éclairées, et plusieurs supportaient une circulation automobile trop intense. Pourtant, ces ruelles constituaient des terrains de jeux de prédilection pour les enfants. Pour améliorer la sécurité des familles et des enfants, la Ville, sous l’instigation de Jacqueline, a entrepris d’installer des équipements d’éclairage dans les ruelles, et de poser des dos d’âne afin de ralentir la circulation des automobiles.

Jacqueline a également suscité la mise en place d’un programme de reconstruction de trottoirs, principalement dans les quartiers anciens. En 1986, ceux-ci avaient atteint un état de délabrement avancé, à tel point qu’il fallait en reconstruire de très grandes portions. C’est sous sa responsabilité que ce travail a été entamé : en 1989, la Ville s’est dotée d’une stratégie de conservation et de réhabilitation de son réseau routier, qui a permis, notamment, la reconstruction de dizaines et de dizaines de kilomètres de trottoirs, de même que la réfection de nombreuses rues résidentielles. Encore là, la qualité de vie des citoyens riverains y a beaucoup gagné.

Dans le domaine de la gestion des matières résiduelles, le travail de Jacqueline a également été considérable. C’est sous son mandat que la Ville a entrepris un virage important vers une approche plus respectueuse de l’environnement. Apparurent alors les premières initiatives en matière de collecte sélective, de compostage domestique, de compostage des feuilles mortes à l’automne, de collecte des déchets domestiques dangereux. L’apparition du bac vert le long des rues montréalaises date de cette époque, tout comme celle des cloches de récupération. Les choses ont bien évolué depuis, mais Jacqueline fut une pionnière dans ce domaine. Elle le fut de deux façons. D’abord, en suscitant la multiplication d’expériences pilotes dans plusieurs quartiers montréalais. Mais aussi, et peut-être surtout, en amorçant, avec le Service des travaux publics, une réflexion majeure destinée à réviser en profondeur la stratégie municipale en matière de gestion des déchets, qui intégrerait les initiatives de réduction à la source, de récupération et de recyclage, le tout en vue de diminuer de façon considérable la quantité de déchets à éliminer. Ce fut l’opération « Défi déchets », lancée à la fin des années quatre-vingt. Il s’agissait d’une initiative d’avant-garde pour l’époque. Car Jacqueline était une femme d’action, mais son action était soutenue par une vision à long terme.

Ce ne sont là que quelques exemples. Il y aurait encore beaucoup à dire sur l’héritage de Jacqueline : introduction d’équipements d’éclairage plus performants le long des rues de Montréal, révision de la stratégie de déneigement afin de prioriser certains endroits tels les arrêts d’autobus, relance des initiatives locales en matière d’embellissement, actions destinées à améliorer la propreté, etc. Il faudrait également parler de son implication dans le dossier de la sécurité incendies, que lui avait également confié Jean Doré. C’est en effet sous son mandat que ce service a entrepris de renouveler en profondeur ses équipements de lutte aux incendies, afin d’assurer une meilleure sécurité à la population, tout en multipliant les initiatives de prévention.

Bien sûr, l’action de l’administration du RCM dans les divers dossiers des travaux publics et dans le domaine de la sécurité incendie est le résultat d’un travail d’équipe, sous l’impulsion de Jean Doré. Mais l’apport spécifique de Jacqueline y fut énorme.

C’était une femme compétente et rigoureuse, capable de cerner rapidement les enjeux souvent complexes qu’elle devait aborder, mais en même temps une personne toujours disponible pour ses collègues, et toujours souriante. Bref, une grande dame.

Au revoir, Jacqueline.

Richard Brunelle

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