La communauté noire se souvient de Jean Doré et lui rend hommage
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À l’occasion du 25e anniversaire du Mois de l’histoire des Noirs, la communauté noire se souvient des circonstances de la création de cet événement. On célèbre la réalisation de l’ouverture des portes de l’Hôtel-de-Ville à l’ensemble des minorités par Jean Doré et le RCM. Au delà de la fierté de voir flotter les banderolles du Mois de l’histoire des Noirs, il y a la reconnaissance de cette volonté d’assurer les changements dans l’administration municipale pour qu’elle soit vraiment représentative de sa population dans toutes ses dimensions politiques, culturelles et économiques.
Texte diffusé sur le site du Mois de l’histoire des Noirs
HOMMAGE JEAN DORÉ
Adieu Jean. C’est l’ancien maire de Montréal, Jean Doré, qui a ouvert les portes de l’Hôtel de Ville à toutes les minorités en les invitant à participer à un processus décisionnel démocratique visant à définir le genre d’endroit où ils se sentiraient comme chez eux. Sous l’administration Drapeau, la communauté noire a obtenu un accès limité à la fonction publique municipale grâce à l’intervention du Conseil de la communauté noire du Québec. Cet accès a permis d’offrir un bon nombre de services sportifs et de loisir. Malgré tout, Drapeau s’est toujours tenu à l’écart des événements et de la communauté. À l’inverse, sous l’administration Doré, nous avons pris part activement à la vie politique municipale, dans les arrondissements comme dans les rangs du Rassemblement des citoyens et des citoyennes de Montréal (RCM). Nous avons été invités et nous nous sommes impliqués. Le ton était donné pour les années et les deux administrations qui allaient suivre, sous Bourque et Tremblay. L’administration Doré était à l’écoute des communautés et des minorités et s’était engagée à établir une cohésion sociale et offrir des quartiers sûrs et accueillants. Sous cette administration, les activités culturelles de la communauté noire se sont développées dans le cadre d’une stratégie directe et bien étudiée axée sur le tourisme culturel et le développement communautaire.
Citons en exemple le soutien important de la ville à la culture noire, plus particulièrement au théâtre noir et aux arts du carnaval, ainsi qu’aux festivals noirs et africains. Le soutien et le financement des festivités culturelles des Caraïbes n’a jamais été aussi généreux que sous l’administration Doré. Avec Doré au poste de maire, la Carifête/ Carifiesta, Rythmes du monde, et le Black Theatre Workshop sont devenus partie intégrante de la stratégie de tourisme culturel de la ville. Pour la première fois de l’histoire de la ville de Montréal, l’administration mettait sur pied un département responsable du développement des communautés culturelles et engageait plusieurs Noirs à l’Hôtel de Ville. Toutefois, du point de vue de la communauté noire, le partenariat le plus important et la décision la plus audacieuse aura peut-être été de nommer février comme mois où tous les Montréalais pourraient découvrir et célébrer tant l’histoire des Noirs que la contribution et la présence des Noirs à Montréal et au Québec. Puisque plusieurs Noirs affirment néanmoins que le Mois de l’histoire des Noirs devrait être célébré tous les jours et tous les mois, et non seulement en février, je tiens à rappeler que personne ne nous en empêche. En fait, c’est ce que font des groupes tels que le Black Theatre Workshop, la West-Can Folk Performing Company, Zab Maboungou/Compagnie Danse Nyata Nyata, des promoteurs et des imprésarios du milieu du steelpan tels que Bertrand Boldon (Sammy) du groupe Melatones Steel Band of Montreal à ses débuts et Salah Wilson. Les occasions sont plus nombreuses que jamais.
Cependant, recouvrir l’Hôtel de Ville d’immenses banderoles flottant au vent sur lesquelles sont imprimées, en grandes lettres noires sur fond blanc : « Le Mois de l’histoire des Noirs », n’est pas qu’un simple exploit pour la province de Québec. Ce geste démontre la profondeur de la relation entretenue entre Jean Doré et les communautés noires. Il marque le respect et la valeur accordés par cette administration, et les suivantes, à notre présence à Montréal. Il souligne le pluralisme pratiqué par le nouveau leadership de la Ville de Montréal et les initiatives prises par celle-ci pour améliorer et changer l’attitude négative de la culture informelle blanche sous-jacente qui régnait dans la fonction publique municipale. Finalement, il éclaire et oriente un service de police qui éprouve encore des difficultés à surmonter le problème de profilage racial. En mémoire de son humanisme, de son soutien, de ses encouragements à notre participation à la société et à la vie politique, ainsi qu’au processus décisionnel municipal, souvenons-nous des circonstances qui ont permis de nommer février « Mois de l’histoire des Noirs » à Montréal.
Voir également l’article du journal The Gazette sur le 25e anniversaire du Mois de l’histoire des Noirs à Montréal.
Celebrating diversity : Montreal launches its 25th Black History Month